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Une âme effarouchée
26 août 2019

Pousse hier

Elle me demande de quoi est mort mon père quand j'avais cinq ans et qu'il en avait trente-cinq.
J'hésite, j'oublie ce qui l'a tué, je l'oublie à chaque fois, je confonds angine de poitrine et embolie pulmonaire, ou une forte grippe mal soignée lors d'un séjour touristique à Amsterdam.
J'ai honte d'oublier mais je me rends bien compte que ce trou de mémoire - incompréhensible pour certains - est l'illustration de l'incapacité que je ressens (encore, malgré les années qui filent) de faire face à la mort de mon père durant mon enfance.
Plus tard, à l'église, je lui confie que cette mort prématurée présente aussi un aspect positif : il ne me reste plus qu'un parent à perdre, la moitié de la douleur du deuil je l'ai déjà vécue.
*
Quand ma mère viendra à mourir, une partie de moi succombera avec elle.
Je n'aurai alors plus la légitimité de faire l'enfant comme je le fais actuellement; non je ne pourrai plus être enfant car il n'y aura plus de parent pour me voir interpréter ce rôle.
*
Je fais la poussière, 
Je pousse hier, 
Hors de chez moi, ces restes de toi, 
Je n'en veux pas, je n'en veux pas.
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