Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Une âme effarouchée
16 octobre 2017

Une seule fois

Je suis couché sur un banc, j'observe les feuilles jaunies du peuplier qui me surplombe, flottant dans une légère brise automnale.

 

Depuis aussi longtemps que je me souvienne, j'ai considéré que les relations qui me conviendraient le mieux seraient celles s'étalant sur du long terme; afin d'apprendre à connaître l'autre et qu'il m'apprivoise sans doute.

J'imagine qu'ainsi je souhaitais inconsciemment surpasser la perte précoce de mon père en décrétant que toute liaison que je pourrais entretenir à l'avenir le serait pour toujours.

Or, j'ai pris conscience récemment que l'habitude, la longévité d'une relation étaient inévitablement des facteurs de conflits, d'anxiété, de tristesse futurs pour ma pomme.

Avec le temps, l'autre se transforme bien souvent en parodie de lui-même, répétant les sempiternels souvenirs et les réflexions accouchées il y a bien longtemps (avant que leur esprit ne s'assèche comme une momie millénaire).

J'ai l'impression que je pourrais parfois parler à la place des gens, m'habiller, me grimer en eux et donner le change à toutes leurs connaissances.

Cette routine, cette certitude de trouver l'autre inchangé et inchangeable m'angoisse profondément, tout comme me minait mon emploi terriblement asséché de sens et d'un ennui mortel.

J'ai besoin d'air, de nouveautés, de m'intéresser et non plus de ressasser.

J'ai besoin d'être moi, de profiter un peu de mon être maintenant que je l'ai découvert un peu mieux.

Il paraît qu'on ne vit qu'une seule fois.

Je suis passé près d'un cimetière cet après midi, une jolie plate bande de fleurs jouxtait son mur extérieur.

Les végétaux profitaient des corps en décomposition stockés juste à côté pour se nourrir et croître plus vigoureusement.

La mort engendre la vie.

Publicité
Publicité
Commentaires
Une âme effarouchée
Publicité
Archives
Publicité