Névrose existentielle
Selon le psychiatre américain Irvin Yalom, la névrose existentielle apparaît lorsque l'instinct ne nous dit pas ce qu'on doit faire, les traditions ce qu'on devrait faire et qu'on ne sait pas ce qu'on veut faire.
Il en résulte une culpabilité et une frustration existentielles, car nous sommes conscients que nous ne réalisons qu'une toute petite partie de nos potentialités.
On pourrait faire mieux et davantage, mais comment? Et en avons nous réellement envie?
Avec un pécule relativement modeste, une bonne partie de la population des pays occidentaux peut se livrer à des voyages et des expériences totalement impensables il y a encore peu de temps.
La névrose peut se définir comme une auto-limitation de la capacité de vie, l'être humain se libère alors en partie de la peur de la mort via une autodestruction quotidienne partielle.
Comme un animal en semi liberté qui refuserait de sortir de sa cage, du moment que celle-ci est douillettement aménagée.
Ainsi, selon Yalom, les névrosés refusent de contracter le prêt (la vie) pour ne pas avoir à payer la dette (la mort).
La mort a "le bras long", influe sur quantité de paramètres et beaucoup de nos actions et pensées.
Extrait
" -- Je me souviens de l’appel téléphonique qui a annoncé à ma mère la mort de X.
J’ai écouté pendant un moment, compris qu’il s’était passé quelque chose de grave, et je suis allé dans la pièce à côté.
Démarche bien entendu totalement illusoire puisque ce n'est pas en niant quelque chose que ce quelque chose n'existe plus.
La liberté est source d'anxiété, ainsi que l'a montré Kierkegaard, en choisissant une voie, je laisse de côté toutes les autres avec le risque de me tromper de chemin et de me perdre.
Il est alors humain ("trop humain" aurait dit Nietzsche) de choisir de restreindre notre propre liberté par un code moral strict, une religion castratrice d'intelligence, des lois bornées et stupides.
Tout pour ne pas être trop libre, donc trop angoissé.
Il est cocasse de constater que les cours de philosophie proposés au lycée abordent des questions de morale, de temps, de liberté... mais étudient rarement (jamais?) la quête de sens.
Quel gâchis.