Ce qui m'est bon est bio

Le bonheur, ou plutôt la joie, a irradié ma matinée et le début de l'après midi.

Longue balade, entrecoupée de lèche vitrines, de pauses café et déjeuner, dans lesquelles je ne me sentais aucunement gêné de manger seul, contrairement à ce qu'il en était quelques semaines plus tôt.

Je ne vois pas (ou plus) pourquoi je serais davatange emprunté ou gêné d'être là que les autres personnes présentes.

J'apprécie maintenant d'être tranquillement installé et de regardé les passants vaquer dans les rues commerçantes.

Je me sens au-dessus de la mêlée dans ce cas là, pas en terme de supériorité, mais comme un sociologue pourrait prendre des notes mentales en observant une foule se mouvoir.

On apprend énormément de choses en laissant traîner les oreilles et les yeux face à une meute de citadins, c'est souvent assez drôle et je comprends dorénavant le plaisir que peut ressentir un éthologue en plein travail.

Par deux fois, j'ai réclamé en faisant remarquer que je n'avais pas ou pas assez payé, c'est dire ma bonne humeur.

Au magasin bio, j'ai même testé une tisane servie par une gracieuse demoiselle, plaisir d'échanger quelques phrases avec elle.

Le parc.

C'était grandiose, avec le soleil hivernal qui dardait ses rayons cramoisis quasiment à l'horizontal des masses végétales et sculptées.

Cormoran (lisant son coran?), écureuil roux sautant d'arbre en arbre, canards et mouettes.

En vieillissant, l'homme devient tout aussi ému par les branches nues d'un bel érable que par la nudité d'une douce jouvencelle; peut-être parce que l'arbre ne nous permet pas de croire, puis de dé-croire au paradis avant de sombrer souvent en enfer.

L'arbre est, et il est là depuis longtemps, et sera là parfois encore très longtemps après notre mort à tous.

Toucher un arbre, c'est ressentir la puissance du moment présent transmis par la sève à notre sang, c'est comprendre le passé en imaginant les époques traversées par ce superbe tronc, et c'est prévoir l'avenir en se demandant si l'arbre doit être taillé, soigné ou laissé en paix.

Pourquoi l'être humain pratique t'il si peu ce qui le rend heureux?

Parce que nous faisons rarement ce qui est bon pour nous, souvent nous faisons des choses pour faire plaisir à notre égo, qui ne doit pas être confondu avec notre moi.