Morbac et Moucham

Ce week-end, j'ai fait la connaissance d'une mouche très intéressante (enfin quelqu'un qui ne fuyait pas mes mots ni mes traits!).

On a mangé, on a bien discuté, puis on est allés se pieuter (chacun dans son lit, je vous rassure).

Au matin, j'ai constaté qu'elle gisait inerte sur mon plancher, dans une mare de 0,0015 millilitres de sang.

Cela me fit plaisir, le monde était décidément bien fait!

Aussitôt, s'ouvrit en moi un grand appétit pour mon brunch dominical, qui promettait d'être féroce.

Car tel est bien l'intérêt de fréquenter davantage des insectes que des êtres humains : les mouches n'ont pas une espérance de vie suffisamment longue pour avoir l'occasion de m'entendre radoter (par exemple, comme papy avec son histoire d'asticots trouvés dans son déjeuner pendant son service militaire).

La mouche a droit, durant cette unique soirée partagée, à respirer l'huile essentielle de ma personnalité, à adorer la quintessence de ma spiritualité et à rire aux éclats face à mon humour ravageur.

Nous nous quittons donc, mouches et moi, à l'acmé de notre émoi, période bénie (oui-oui) où l'excitation accouche de la fascination.

"All this passion will fade away this time

All this passion will fade away one time"

Hindi Zahra - Fascination