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Une âme effarouchée
19 janvier 2019

Tolstoï - Guerres et paix - Extraits

Les habitants des campagnes, qui ne savent pas très exactement d’où vient la pluie, disent, selon qu’ils désirent la pluie ou le beau temps : le vent a chassé les nuages ou le vent a amené les nuages. C’est exactement ce que font les auteurs d’histoires générales ; quand la chose convient à leurs théories, ils disent que le pouvoir est le résultat des événements, et, quand ils ont besoin de prouver autre chose, ils disent que c’est le pouvoir qui a produit les événements.
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De but dans la vie, il n’en avait pas, et cette indifférence, qui jadis faisait son tourment, lui procurait maintenant la sensation d’une liberté sans limite. Pourquoi aurait-il eu un but, aujourd’hui qu’il avait la foi, non pas la foi en certaines règles et en certaines pensées de convention, mais la foi en un Dieu vivant et toujours présent ?
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Maintenant il comprenait l’Infini, il le voyait en tout, et admirait sans restriction le tableau éternellement changeant, éternellement grand, de la vie dans ses infinies variations.
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Natacha avait cru que sa vie était finie lorsque son affection pour sa mère lui démontra que l’essence de son être, c’est-à-dire l’amour, était encore vivace en elle, et, l’amour une fois réveillé dans son âme, elle revint à la vie.
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Son affection, tenace et patiente, ne cherchait ni à consoler ni à expliquer, mais enveloppait la pauvre affligée d’effluves de tendresse qui étaient comme un appel à la vie.
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Pleure-t-on ses cheveux lorsqu’on vous tranche la tête ?
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Rien, rien n’est certain, sinon le peu de valeur de ce qui est à la portée de mon intelligence et la majesté de cet inconnu insondable, le seul réel peut-être et le seul grand ! 
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Personne n’apprécie la bonté à sa juste valeur, car malheureusement, chacun y voit un reproche à son adresse...
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Je ne connais que deux maux bien réels, le remords et la maladie ; il n’y a de bien que l’absence de ces maux : vivre pour soi et les éviter tous deux, voilà toute ma science.
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Si je vis, ce n’est pas ma faute, et je tâche de végéter ainsi jusqu’à la mort… sans gêner personne
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ce besoin instinctif qu’éprouve la foule de donner un objectif visible et palpable à son amour ou à sa haine 
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