Relooking extrême

- ça me saoule, il relooke les femmes vite fait dans la rue, comme si je lui suffisais pas!

- Il quoi?

- il relooke les filles qui passent!

-  ah il les reluque tu veux dire?

- ouais, tous les jours

- Mais quasiment tous les hommes font ça !

C'est une malédiction que nous avons, nous les mâles, et tu sais, on aimerait bien pouvoir s'en débarrasser !

- pfff

- je t'assure, c'est usant de ne pas pouvoir s'empêcher de tourner la tête dès qu'une jupe est courte, qu'une chair brille au soleil ou que des rondeurs étirent les tissus.

On fatigue notre nuque, surtout aux beaux jours, à tourner la tête à droite, à gauche, comme un arbitre de chaise pendant un match à Roland Garros.

Cette addiction épuise, elle renie la liberté, elle la rogne cette laide charogne alors même que c'est la beauté qui est contemplée!

Et nous savons pertinemment que cette sur-attention aux charmes féminins dans l'espace public - souvent même un simple visage - n'est qu'un paravent posé devant un gouffre de néant. Un joli voile destiné à nous faire oublier la mort qui attend de l'autre côté.

Nous les hommes ne sommes finalement que les esclaves des formes qui passent, des femmes qui nous dépassent.

- de sombres connards quoi

- oui, c'est ça