19 juillet 2017
Salomon
Je m'appelle Salomon et je viens d'être condamné à 30 ans de prison ferme.
Motif?
Le balcon de mon appartement, sis à Gravelotte en Moselle, a cédé un beau matin, s'est détaché facilement de la façade et a écrasé un couple de passants retraités (enfin, retraités avant la chute, après décédés).
J'étais effondré (comme le balcon) par ce choc, mais je ne me sentais en rien responsable de cette catastrophe.
J'étais en effet persuadé que le coupable ne pouvait être que le constructeur de cet immeuble.
Las, je n'avais pas bien étudié mon règlement de copropriété mais, après de longues nuits de lecture et d'étude, il semblait bien qu'il m'imputâsse (je suis en tôle alors fuck la grammaire) la responsabilité de cette affaire.
En effet, l'art 57-3, B-4, A2-C4, 1-d-al 3 stipulait qu'il était interdit de placer des arbres sur les balcons.
J'ai eu beau arguer que lesdits arbres n'étaient que des bonsaïs de, respectivement, 27 et 44 centimètres, rien n'y fit.
Les copropriétaires m'injurièrent, me crachèrent dessus au son de "Salomon mon salaud" et "retourne chez toi homme des bois".
Bref, comme disait Pépin, bref disais-je, le juge sembla lui aussi convaincu de ma grave culpabilité, sentiment peut-être attribuable à son noble sens de l'éthique mais sûrement davantage au fait qu'il golfait chaque dimanche avec le promoteur immobilier.
Je m'appelle Salomon et je suis miné.
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