24 août 2017
Le verre solitaire
Je suis un vrai solitaire.
Une pièce vide de présence n'est pas synonyme de néant pour moi, mais promesse d'une belle tranche de solitude accompagnée de son lit d'introspection.
Je ne supporte pas le bruit, même celui que font les acariens.
Surtout le vendredi soir, quand ils se saoulent en masse afin d'oublier l'enfer de la semaine passée à engloutir mes peaux mortes.
Un jour, j'ai observé un acarien au microscope, je n'aurais pas dû car tous ces micro-organismes sont d'autant plus mignons qu'on ignore leur vrai visage (ce principe ne s'applique pas qu'aux acariens d'ailleurs).
Un jour, un verre m'a désigné comme son compère.
J'étais flatté, j'étais séduit.
Un homme solitaire et un verre solitaire se tenant compagnie, aussi libres que l'air.
Cela m'avait l'air d'être un mariage à la fois et d'amour, et de raison.
Parfois, lorsque la tristesse rendait le liquide bas de gamme encore plus amer, j'étais tenté de briser le verre et d'avaler - en sus de l'infâme liquide - des débris aiguisés.
Je voulais hâter la fin et mater les "spoilers".
J'étais bien souvent vert de rage, les verres succédaient aux jours, les nuits aux obsessions.
Puis, j'ai défoncé mon plafond de verre.
Maintenant, je ne sais vers quoi je me tourne, mais en tout cas ce ne sera plus en arrière.
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