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Une âme effarouchée
27 août 2017

Molmorte

Journée molmorte (molle et morte).
La vie m'a distribué, à échéances plus ou moins régulières, des échelles ou des cordes me permettant de grimper respirer l'air des cimes de temps à autre.
Et ça sent rudement bon l'air pur, j'aimerais avoir, peu à peu, le luxe de m'y accoutumer.
Las, la vie reprend ses apports bien trop rapidement à mon goût, comme une bibliothécaire acariâtre qui ne louerait ses livres que le temps d'en parcourir la préface.
Quand ce n'est pas moi qui, de mes propres mains, démolis frénétiquement la source de mon appui existentiel.
C'est frustrant, car je me suis rappelé ce que je n'avais plus, ou pas, tout ce que j'avais relégué à la périphérie de ma conscience pour en souffrir moins intensément.
Je sais ce que je manque, mais j'ai également conscience de ce que je n'ai plus à supporter, en cela ma vie est merveilleuse.
Je veux serpenter sur des sentes perdues et délaissées.
Trouver des voies secondaires desservant de nombreux belvédères d'où je puisse avoir une vue différente sur ce que je suis et où je me trouve.
Je zone, puis je dézone.
J'aime être un peu en hauteur, surplomber les scènes de vie et être légèrement en retrait pour observer à ma guise.
Suis-je un acteur ou un simple voyeur?
Le soleil couchant rougeoie de bonheur, tandis que les piétons semblent pressés de rejoindre les sanctuaires de leurs amusements hébergeant festivement leurs relations amicales.
Deux pigeons se disputent un reste de kebab à l'entrée du sanctuaire de verdure.
Non loin, la mare d'eau croupie, tombée en disgrâce et fort délaissée, n'attire plus que des moustiques agacés et quelques dealers agaçants.
Je n'ai plus rien à faire dehors ici, ailleurs non plus, ni après-demain.
Je dérive depuis plus longtemps que le plus ancien des continents.
C'est ma grande qualité, ou bien mon défaut, que de pouvoir presque à loisir, me déconnecter de la réalité et de laisser mon âme voguer vers d'autres cieux.
Après une séance de relaxation, on m'avait appris que j'avais atteint le stade ultime de cette pratique : me sentir, et presque me voir, léviter au-dessus de mon corps désincarné.
C'était un instant merveilleux où tout semblait clair, lumineux et inéluctable.
Les choix, ipso facto les erreurs, ne faisaient plus partie de mon univers.

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