Sempiternelle

Pourquoi les cercles sont-ils si souvent vicieux?

se demande t'il

tandis que s'ouvre la porte, libérant le passage,

Se ferme son esprit, prohibant toute communion,

pendant que la nuit tombe et dessèche ses rognures d'illusions. 

"Il m'est très difficile de me projeter dans le futur. 

J'imagine plus aisément mon corps se projeter du 14e étage, ma tête éclatée sur le bitume comme un fruit trop mûr. 

Le seul futur envisageable, de façon supportable, c'est la mort, lorsque l'être est réduit à l'état d'un insensible et tranquille cadavre.

Le sourire le plus éclatant n'est-il pas celui du squelette?lorsque la peau cachant les dents s'est peu à peu décomposée? 

Voilà un avenir enviable, d'autant plus beau qu'il est certain."

Sempiternel. 

Sempiternelle solitude de l'âme. 

Ritournelle usuelle, défraîchie, très habituel vomi. 

Les yeux d'en face fouillent l'âme au scalpel, 

Les questions balancées, parfois des bouées, souvent de vrais obus, mutent en accusation, amère protestation.

Meurtres d'intimité, jamais condamnés. 

Qui es tu? 

Pourquoi ? 

Que fais tu là ? 

Quelle est la justification de ton existence-tence-tence-tence? tancent-ils tous sur la même danse. 

Tension ! attention ta tension comme une remorque te colle au cul, alourdi, tu caches le paysage à ceux qui te suivent et qui n'ont plus qu'une envie : te dépasser. 

Arrête toi, fais une pause définitive, fige toi, oublie tout ça, le monde autour et toi dedans. Rien n'a jamais existé... 

Ou bien accélère, détache ta ceinture, largue la remorque, bazarde les amarres, fonce vers le précipice, admire les abysses, et que périssent ces sempiternelles querelles. 

Rien n'existera plus...