10 janvier 2023
À travers les volets
Le voisin d'en face est un sacré tordu. Nos immeubles sont à dix mètres l'un de l'autre, séparés par deux cours intérieures et un vieux muret qui s'effrite lentement avec la pluie et le vent.
Hier soir, aux alentours de 19 heures, je vis descendre, escortés par des petits grincements, les stores de l'appartement (je fumai ma cigarette à la fenêtre, je ne pouvais pas ne pas le remarquer).
Mais je notai également que le voisin n'avait pas terminé la fermeture du dispositif : des trous étaient visibles dans le tablier du volet roulant. À travers ces petits rectangles éclairés par la lumière intérieure, je devinais la silhouette du voisin plantée en direction de mon immeuble.
Ce salopard devait me mater par ces petits interstices!
Non mais vous voyez le genre ? Ce type de vicieux bien dégueulasse : celui qui ne peut prendre son pied que dissimulé derrière un voile anonyme, cachant au monde la saleté de ses fantasmes.
Alors, après avoir terminé ma cigarette (promis j'arrête en 2024), je décidai de fixer la fenêtre de mon voisin, de lui faire profiter du spectacle de mon visage, du décolleté de mon cardigan largement entrouvert. Et surtout de mon majeur droit, tendu fièrement dans sa direction.
Hier soir, voyant le voyeur qui croyait être invisible, j'ai su faire battre la bête en retraite : les stores du vicieux devinrent alors totalement clos, enfermant le pervers dans la solitude de sa tanière.
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