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Une âme effarouchée
26 janvier 2024

Pleine lune

On distingue encore des nuages blancs qui s'étirent et s'effilent devant la pleine lune trônant là haut dans le ciel, seule attentive à mes pas sur le bitume.
Mon être se sent tout frétillant de mysticisme.
Cette marche nocturne dans les rues de la ville me rend
Merveilleusement Malheureux,
Heureux dans ma mélancolie, joyeux de dénicher les lieux lugubres au sein de la ville lumière.
En me trouvant dans ces endroits qui reflètent mon état d'âme, je deviens le décor que je traverse, alors je m'agrandis, je m'étends en dehors de mon propre corps.
Épouser ma nature profonde, c'est le sentiment qui ce soir, en me perdant dans les rues (désertes ou animées), donne envie à mon corps de pleurer de joie.
L'euphorie de la dépression me guette : je peux apercevoir au coin d'une rue un bout de son museau, puis je devine - claquant sur les pavés d'une ruelle humide - le bruit de ses vieilles semelles.
Passant à côté d'une terrasse de bar bondée de gens hilares, ivres de convivialité et d'alcool, ces pensées dans ma tête : "je ne suis pas cet étudiant barbu, ni cette femme trentenaire, pas plus ce serveur débordé : je ne suis aucun d'eux, moi je ne suis pas là".
Et je frétille, encore et encore; privé de l'influence des drogues (licites ou illicites), la défonce monte en moi par la seule collection de mes pas.
Tirer davantage de jouissance de l'absence que de l'être, de l'exclusion que de l'insertion, n'est-ce pas la preuve d'un cerveau malade, au moins d'un esprit très vicieux?
Il me faudrait errer dans les rues de X'ian ou Hyderabad,
Ne rien saisir au chinois, ne pas comprendre les indiens, quoi de plus normal ?
Ici même, le plus souvent, je ne capte rien à la vie, je ne comprends pas les gens; inversement je perçois parfois tout ce dont il s'agit bien plus que je ne le souhaiterais.
Cette nuit, remue l'envie de multiplier les clichés, d'accumuler les photos,
D'arracher des preuves de l'existence avant qu'elle ne s'efface, ne se fonde dans le noir complet.

 

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Commentaires
J
(Des photos qui auraient leur place dans le projet 52 cette semaine)<br /> <br /> La nuit est le moment où je préfère la ville. Les contrastes, la solitude et l'atmosphère propices à l'introspection, peut-être ? je trouve alors les rues plus rassurantes que lugubres... <br /> <br /> Ce point mis à part, ces lignes me parlent beaucoup. Les deux phrases suivantes particulièrement : <br /> <br /> "je deviens le décor que je traverse, alors je m'agrandis, je m'étends en dehors de mon propre corps"<br /> <br /> "le plus souvent, je ne capte rien à la vie, je ne comprends pas les gens; inversement je perçois parfois tout ce dont il s'agit bien plus que je ne le souhaiterais"
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