17 août 2022
Coucou
Ici, dans cette campagne, les tourterelles font constamment "coucou coucou", écoeurant bonjour martelé du lever au cou-coucher du soleil.
Nul ne sait si ce salut émane des êtres vivants les plus polis de la création ou bien d'animaux très angoissés, craignant qu'on oublie leur existence s'ils ne crient pas, ne serait-ce qu'un instant.
Je fais du bruit donc je suis.
Les orages se font entendre en même temps que mon mal de crâne. Ça craque de partout là haut et là dedans, et coucou revoilà la douleur.
Le tonnerre gronde longuement sans qu'il ne tombe une seule goutte de pluie, tel un générique interminable qui ne serait suivi d'aucun film. C'est tellement frustrant que j'ai envie de crier et de protester, mais contre qui?
Je transpire et je m'ennuie, et je transpire tellement d'ennui que je décide de me peser, histoire de faire quelque chose de cette gluante journée.
Résultat : 66,6kg, 666 c'est le chiffre de la bête, le chiffre du gros béta, du mec qui ne devrait plus être là, du glandu qui aurait dû alléger la planète de son poids.
"Cisgenre, va te faire queer un oeuf", comme j'ai lu sur une pancarte de la dernière Pride, ça m'avait fait bien rire intérieurement (ça, et aussi "god save the gouine").
Il y a, somme toute, moyen de se divertir quand on décolle les yeux de son nombril pour regarder le monde, penchant la tête pour mieux l'entendre expirer son dernier râle.
Attendant que retentisse, enfin, l'ultime coucou de la vie.
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